CANALPLUSHAITI - BARACK H. OBAMA
Barack Obama
 
 
Barack Obama, né Barack Hussein Obama II[1] le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaii, est le président élu des États-Unis d'Amérique.
Diplômé de l'Université Columbia et de la Faculté de droit de Harvard, il fut le premier afro-américain à présider la Harvard Law Review. Barack Obama a été travailleur social dans les quartiers sud de Chicago, puis avocat en droit civil avant d’effectuer trois mandats au Sénat de l'Illinois de 1997 à 2004. Il enseigna aussi le droit constitutionnel à l’Université de Chicago de 1992 à 2004. Il connut l’échec lors de sa candidature à la chambre des représentants en 2000 puis obtint l’investiture du parti démocrate en mars 2004 pour devenir sénateur des Etats-Unis.
Barack Obama s’est notamment distingué par son opposition précoce à la guerre lancée par George W. Bush en Irak et par le discours qu’il prononça en juillet 2004 lors de la convention démocrate qui désignait John Kerry comme candidat à la présidence, obtenant là une audience nationale.
Il fut élu sénateur en novembre 2004, déclara sa candidature à l’investiture démocrate pour la présidence des États-Unis le 10 février 2007 à Springfield, remporta les primaires face à Hillary Clinton et fut officiellement désigné candidat lors de la convention de son parti à Denver, le 27 août 2008.
Ayant largement remporté, le 4 novembre 2008, les élections devant le républicain John McCain, Barack Obama entrera en fonction le 20 janvier 2009, devenant alors le 44e président des États-Unis et le premier afro-américain à accéder à la Maison Blanche.
Sa présidence intervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan, de crise au moyen-orient, d'une importante récession de l'économie américaine et de crise financière et économique mondiale.
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Origines familiales, enfance et jeunesse
Barack (béni en arabe et swahili[2]) est né le 4 août 1961 au centre médical de Kapiolani à Honolulu. Ses parents se sont rencontrés à Hawaii alors qu'ils étaient jeunes étudiants.
Père
Son père, Barack Obama Sr. (1936-1982) est un Kenyan du village de Nyang’oma Kogelo à l'ouest du Kenya; fils d'un guérisseur de l'ethnie Luo, il est éduqué dans la religion musulmane mais est néanmoins athée[3]. Jeune cuisinier des colons d'Alego au bord du lac Victoria, il entre à l'école des missionnaires qui lui paient par la suite des études à Nairobi, avant de l'envoyer poursuivre un cursus d'économétrie à l'université d'Hawaii où il fonde l'association des étudiants étrangers et obtient les meilleures notes de sa promotion[4].
Le grand-père paternel d'Obama, Hussein Onyango Obama, ancien cuisinier dans l'armée britannique, est arrêté en 1949 pour ses liens avec le mouvement d'indépendance Mau Mau et mis en prison pour deux ans. Il y est torturé pour obtenir des informations sur la rébellion[5].
Mère
Sa mère, Stanley[6] Ann Dunham (1942 - 1995), est née sur une base militaire du Kansas dans une famille américaine et chrétienne, mais est elle-même agnostique. Elle est la fille de Stanley (23 mars 19188 février 1992) et Madelyn Dunham (26 octobre 19223 novembre 2008)[7].
Grands-parents et ancêtres
Après avoir combattu en Europe dans l'armée de George Patton pendant la Seconde Guerre mondiale, Stanley Dunham devient vendeur représentant en meubles. Madelyn Dunham a travaillé dans les usines aéronautiques de Wichita en 1941 pendant la guerre puis est devenue employée de banque. La famille Dunham déménage sans cesse, à la recherche de travail. Ils habitent successivement la Californie, le Kansas, le Texas, l'État de Washington avant de partir pour Hawaii en 1960. Stanley Ann y suit des études d'anthropologie à l'université d'Hawaii quand elle rencontre Barack Sr[8].
Sa grand-mère maternelle, Madelyn Dunham, l'éleva pendant un certain temps durant sa jeunesse. Y étant très attaché, le candidat a même interrompu sa campagne pour s'occuper d'elle alors qu'elle était très souffrante à l'hôpital. Madelyn Dunham est décédée le 3 novembre 2008[7].
Barack Obama a des origines parmi de nombreux peuples. Par sa grand-mère maternelle, il a des ancêtres cherokees[9]. Selon les affirmations de Lynne Cheney à la télévision le 17 octobre 2007, Barack Obama aurait une ancêtre commune avec le vice-président des États-Unis Dick Cheney : une Française, à la 8e génération. Il est aussi un lointain cousin de l’acteur Brad Pitt, du président George W. Bush, des anciens présidents Gerald Ford, Lyndon Johnson, Harry Truman et de l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill[10]. Plus étonnant encore, il compte des ancêtres germano-alsaciens, Christian Gutknecht né en 1722 et Maria Magdalena Grünholtz, tous deux nés à Bischwiller[11],[12]. Il aurait également un ancêtre belge à la 14ème génération, Nicolas Martiau, né dans les environs de Wavre vers 1592[13]. Mais ses origines européennes sont surtout anglaises, écossaises, et irlandaises. Un de ses arrière-grands-pères a émigré du comté d'Offaly en Irlande, au XIXe siècle.
Famille recomposée et divorces
Les parents de Barack Obama se marient en 1961[14]. En août 1963, son père vient d'être accepté à l'Université Harvard et il part seul pour le Massachusetts car il est incapable de subvenir aux besoins de sa femme et de son fils. Le divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé en économie en 1965, le père de Barack Obama repart ensuite au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D'abord homme en vue dans le gouvernement kenyan de Jomo Kenyatta, il finit par s'opposer aux projets du président. Limogé, boycotté, il sombre dans la misère et l'alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 1982[4]. Son fils ne le reverra qu'une seule fois.
Stanley Ann Obama se remarie ensuite avec Lolo Soetoro, un étudiant originaire d'Indonésie, et la famille emménage à Jakarta où naît Maya, la demi-sœur de Barack Obama de neuf ans sa cadette. Barack vit 4 ans, de 1967 à 1971, en Indonésie. Lors de la campagne électorale pour l'investiture de 2008, l'éditorialiste néo-conservateur Daniel Pipes affirme qu'Obama aurait été un musulman pratiquant durant sa jeunesse en Indonésie[15]. Barack Obama raconte quant à lui avoir été scolarisé deux ans dans une école publique puis deux ans dans un cours catholique. Dans le dossier d'inscription à l'école publique, il aurait choisi, parmi les 5 religions proposées, celle de son beau-père le javanisme[16], une branche locale de la religion musulmane[17]. À l'âge de dix ans, il retourne à sa demande à Honolulu pour vivre chez ses grands-parents maternels, un couple modeste. Titulaire d'une bourse, il est scolarisé à l'école Punahou, une prestigieuse école privée d'Hawaii[18]. En 1974, sa mère, séparée de Lolo Soetoro, le rejoint avec Maya et suit un troisième cycle d'anthropologie. Maya définit l'éducation que sa mère donne à ses deux enfants d'« idéaliste et exigeante[19] ». Trois ans plus tard, elle retourne en Indonésie dans le cadre de ses recherches universitaires mais Barack Obama refuse de la suivre[19]. Plus tard elle travaille pour la fondation Ford et le développement du microcrédit[19]. Elle meurt en 1995 d'un cancer de l'ovaire.
Barack Obama raconte son enfance dans son autobiographie Les rêves de mon père[20].
Études, famille et carrière professionnelle
Après le lycée, Barack Obama étudie deux ans au Collège occidental de Californie puis il entre à l'Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en science politique et en relations internationales.
Il commence une carrière professionnelle à Chicago comme analyste d'affaires d'une grande compagnie financière. En 1984, il choisit de travailler comme animateur social dans le quartier noir défavorisé de Bronzeville. Il devient adjoint de Jerry Kellman, travailleur social chrétien, membre d'un réseau d'Églises progressistes. Jusqu'en 1987, Barack Obama, surnommé « Baby Face » par les pasteurs locaux, arpente South Side pour aider les résidents à s'organiser dans la défense de leurs intérêts, pour obtenir le désamiantage des logements sociaux, l'ouverture de bureaux d'embauche, ou pour lutter contre la délinquance des jeunes. C'est durant cette période que Barack Obama, élevé sans religion[21], se rapproche de l'Église unie du Christ, dirigée dans le quartier par le pasteur Jeremiah Wright et embrasse la religion protestante.
Barack Obama quitte Chicago en 1987 pour trois ans afin d'étudier le droit à la faculté de droit de Harvard (Harvard Law School) à Cambridge près de Boston dont il sera diplômé magna cum laude. En 1990, il y devient le premier afro-américain[22] rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, élu face à 18 autres candidats.
Barack et Michelle Obama en 2008.
À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l'Université de Chicago[23] et entre dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.
En 1992, il épouse Michelle Robinson, juriste originaire de Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet d'avocats où il travaille et où elle est avocate associée. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha, plus connue par son surnom Sasha (née en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une avocate renommée, figure influente du Parti démocrate local et proche du maire de Chicago, Richard M. Daley. C'est elle qui va propulser la carrière politique de son époux[24] alors qu'il n'a, jusque-là, milité activement que pour soutenir la candidature de Bill Clinton à la présidence des États-Unis et celle de Carol Moseley-Braun au Sénat.
Carrière politique locale (1994-2004)
En 1996, Barack Obama est élu au Sénat de l'État de l'Illinois dans la 13e circonscription, couvrant les quartiers sud de South Side à Chicago, comprenant le quartier de Hyde Park. Il préside la commission de santé publique quand les démocrates reprennent la majorité au Sénat local.
Il soutient les législations en faveur de l'extension de la couverture médicale aux plus démunis, se fait le défenseur de la cause des homosexuels et fait augmenter les fonds destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir, par le biais de compromis, l'assentiment des républicains sur des lois comme celles contre le profilage racial, la vidéosurveillance des interrogatoires de police ou un moratoire sur l'application de la peine de mort dans l'Illinois[25].
En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la Chambre des représentants des États-Unis mais il est battu avec 30 % des voix contre 61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique du Black Panther Party.
Barack Obama se fera aussi remarquer à l'échelle nationale en 2002 lorsqu'il refuse de cautionner les explications des néo-conservateurs au sujet d'une invasion nécessaire de l'Irak. « Je ne suis pas quelqu'un qui s'oppose à la guerre en toutes circonstances. Je suis opposé à une guerre stupide, non pas basée sur la raison, mais sur la passion, non sur les principes, mais sur la politique », déclare-t-il le 2 octobre 2002 à Chicago[26] Cette opposition à la guerre lancée par l'administration Bush le 19 mars 2003 et approuvée par une large majorité du Sénat des États-Unis (dont, notamment Hillary Clinton[27]), lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l'investiture de l'élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.
Carrière nationale (2004-2008)
Barack Obama, Sénateur de l'Illinois
À l’automne 2002, il engage le consultant politique David Axelrod et annonce officiellement sa candidature au Sénat des États-Unis en janvier 2003[28].
En juillet 2004, il prononce un discours de la Convention démocrate de Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l'élection présidentielle. Il y fait l'apologie du rêve américain, de l'Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l'unité de tous les Américains et dénonce les « errements » et l'« extrémisme » diviseur de l'administration de George W. Bush. Ce discours « The Audacity of Hope »[29] repris dans la presse écrite et à la télévision fait connaître Barack Obama aux militants démocrates mais également à de nombreux Américains[30].
Le 2 novembre 2004, après avoir battu quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre 27 % à son adversaire républicain, l'ancien ambassadeur et chroniqueur politique conservateur afro-américain Alan Keyes. Le score ne fut pas une surprise car pendant plusieurs mois, Barack Obama avait fait une grande partie de sa campagne électorale sans aucun opposant désigné contre lui à la suite du retrait en dernière minute de Jack Ryan, le candidat républicain qui avait lui-même succédé à Blair Hull, le vainqueur des primaires, tous deux étant englués dans des affaires scabreuses avec leurs épouses respectives. Ce n'est que deux mois avant l'élection, que Alan Keyes fut désigné comme candidat républicain en dépit du fait qu'il résidait au Maryland, n'avait aucun lien avec l'Illinois et qu'en 2000, il avait dénoncé le parachutage d'Hillary Clinton à New York.
Barack Obama succède alors au sénateur républicain sortant Peter Fitzgerald, qui n'avait pas reçu le soutien de son parti pour se représenter suite à des prises de position trop personnelles[réf. nécessaire].
En décembre 2004, Barack Obama passe un contrat de 1,9 million de dollars avec une grande maison d'édition pour écrire trois livres dont l'un concernera ses convictions politiques et le second, co-écrit avec son épouse, serait destiné aux enfants.
Barack Obama a prêté serment comme sénateur le 4 janvier 2005 devenant le seul homme de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième de l'histoire[31] (poste dont il démissionne le 16 novembre 2008 après son élection à la présidence des États-Unis).
Campagne pour l'élection présidentielle de 2008
Les élections primaires
Barack Obama en campagne électorale en Caroline du Sud en août 2007
Le 16 janvier 2007, il annonce la création d'un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature à l'élection présidentielle de 2008 ; le 10 février 2007, il déclare sa candidature à l'investiture démocrate[32] et ce, malgré son inexpérience relative et la concurrence dans le camp démocrate d'Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires. Le 15 décembre 2007, il a reçu l'appui du prestigieux quotidien national, The Boston Globe[33].
Tout au long de l'année 2007, il a insisté sur le fait qu'il incarnait le changement et qu'il s'opposait à la politique partisane[34]. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes[34]. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, les hommes d'affaires Warren Buffett et George Soros, les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck, Robert De Niro, les actrices Halle Berry, Sophia Bush et Scarlett Johansson, le rocker Bruce Springsteen, la chanteuse Nicole Scherzinger, le rappeur Nas, la romancière Toni Morrison ou l'animatrice de télévision Oprah Winfrey, personnalité extrêmement influente dans son pays, notamment au sein de la communauté afro-américaine[35]. Le 21 avril 2008, il obtient également le soutien du cinéaste Michael Moore.
Le 3 janvier 2008, Barack Obama a remporté les élections primaires dans l'État de l'Iowa (les caucus) avec 38 % des suffrages exprimés, loin devant le sénateur John Edwards (30 %) et l'ancienne First Lady Hillary Clinton qui a obtenu 29 %[36]. Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du « changement » (« Change »). Le 8 janvier, il perd dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary Clinton (39 %) malgré des sondages l'annonçant grand favori avec 10 points d'avance[37]. Son discours de défaite est teinté d'espoir et de remotivation. De cette défaite Barack Obama tire son nouveau slogan : « Yes we can » (« Oui, nous pouvons »).
Barack Obama et sa famille à Springfield (Illinois) le 10 février 2007
Après une polémique avec Hillary Clinton sur les droits civiques et les rôles respectifs de Martin Luther King et du président Lyndon Baines Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre de voix, derrière Hillary Clinton, lors du caucus du Nevada du 19 janvier (51 % contre 45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une majorité de 13 délégués contre 12 pour Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse de concéder sa défaite. Il évoque également des irrégularités dans le vote qu'il impute au camp Clinton, accusant Bill Clinton et sa femme, de déformer les faits à son encontre[38].
Le 27 janvier, sa très large victoire (55 % contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des primaires de Caroline du Sud[39] relance sa candidature dans la perspective du Super Tuesday du 5 février.
Le 28 janvier, il obtient le soutien de Caroline Kennedy[40], ainsi que d'Edward Moore Kennedy et Patrick Kennedy[41].
Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary Clinton.
Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can, une chanson inspirée d'un discours prononcé par Obama, suite à la primaire du New Hampshire de 2008. Mixée avec des images et des extraits du discours, la chanson est interprétée par de nombreuses célébrités (la plupart des musiciens, chanteurs et comédiens américains) à l'appui du sénateur Obama. La chanson a été produite par Will.i.am, le clip a été réalisé par Jesse Dylan[42]., le fils du chanteur Bob Dylan
Liesse populaire autour de Barack Obama lors d'un meeting dans le Connecticut en février 2008
Le 9 février, il remporte les États de Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il remporte l'État du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2 025 délégués nécessaires pour décrocher l'investiture démocrate. Avec 1231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1196 délégués), s'adjugeant au passage la confiance non seulement d'une bonne partie de l'électorat afro-américain mais aussi celui des personnes âgées (53 % contre 47 % à Hillary Clinton) et des femmes (58 %) ; les Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary Clinton (48 % contre 51 %)[43]
Le 19 février, il gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires consécutives sur Hillary Clinton.
Le 22 février, avec plus de 65 % des voix, le sénateur de l'Illinois, Barack Obama a largement remporté la primaire des démocrates expatriés. En France, il dépasse la barre des 70 %[44].
Le 4 mars, il gagne dans l'État du Vermont mais perd dans l'Ohio et le Rhode Island. Au Texas, il obtient plus de représentants à la convention que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve une avance de plus de 100 délégués.
Il remporte les primaires du Wyoming le 8 mars, puis celles du Mississippi 3 jours plus tard.
Le 18 mars 2008, il prononce l'important Discours de Philadelphie sur la question raciale.
Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire de Pennsylvanie[45]. À ce moment, la campagne de Clinton, qui ne pouvait se permettre d'accroître davantage son retard, bénéficie d'un second souffle aux dépens de celle de Barack Obama. Ce dernier a été fragilisé dans l'opinion par son attitude ambiguë à l'égard des dérapages verbaux de son ancien pasteur, le communautariste Jeremiah Wright[46], ainsi que par des accusations d'élitisme.
Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7 voix d'écart les caucus de Guam, île du Pacifique, avec 50,08 % des voix contre 49,92 % pour Hillary Clinton.
Le 6 mai, il remporte l'État de Caroline du Nord avec 56 % des voix mais perd avec 22 000 voix d'écart dans l'Indiana (49 % des voix)[47].
Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix contre 26 % pour Barack Obama. La candidate bénéficie d'un vote massif des électeurs blancs et modestes, très nombreux dans cet État[48]. Obama peut néanmoins rattraper son retard auprès de cette dernière catégorie d'électeurs et auprès des « cols bleus » (ouvriers blancs) grâce au ralliement de poids de John Edwards, annoncé dès le lendemain de la primaire de Virginie-Occidentale[49].
À ce stade des primaires, les cinq dernières consultations à venir seront d'une importance toute relative, aucun des deux candidats ne pouvant obtenir la majorité qualifiante des délégués ordinaires, tandis que les super-délégués, qui restent partagés entre Obama (282), Clinton (273) et l'indécision (environ 240), auront probablement le dernier mot lors de la Convention démocrate du mois d'août. Certains observateurs misent cependant sur un retrait de Clinton avant la fin du processus[50].
Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l'un et l'autre une primaire. Le premier s'impose dans l'Oregon (58 % des voix), la seconde dans le Kentucky (65 % des voix)[51].
Le 30 mai, il quitte l'Église unie du Christ suite aux polémiques engendrées par les propos du pasteur Wright et du révérend Michael Pfleger. Obama était membre de cette église depuis une vingtaine d'années[52],[53].
Le 3 juin, à l'issue des dernières primaires (Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil requis des 2118 délégués, ainsi que le soutien de nombreux super-délégués[54]. Malgré la revendication par Clinton de la majorité du « vote populaire » (en nombre de voix de militants) et le refus de la sénatrice de se déclarer vaincue, Obama est désormais quasiment assuré d'être désigné candidat à la Maison-Blanche lors de la convention démocrate de la fin du mois d'août.
Le 7 juin, Hillary Clinton « suspend » sa campagne à l'investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicain John McCain[55].
Obama est le premier afro-américain[22] à briguer le poste de président pour le compte d'un parti majeur[56]. Le 27 août, troisième jour de la Convention démocrate[57]. à Denver, il est officiellement investi par acclamation, ou roll call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton
Financement de sa campagne électorale
Concernant le financement des campagnes électorales, fortement encadrées par la législation américaine, Barack Obama se déclare partisan d'un système de financement public et a indiqué avant même sa déclaration de candidature qu'il financerait ainsi sa campagne présidentielle si son rival républicain faisait de même.
Cependant, en juin 2008, il décide de baser sa campagne sur la collecte de fonds privés, échappant ainsi à la limite de collecte imposée en cas de financement par les fonds publics. Il devient alors le premier candidat à se passer de ces fonds fédéraux depuis l'adoption par le Congrès des lois sur le financement des campagnes électorales, élaborées après le scandale du Watergate.[58]
Campagne présidentielle
En juillet 2008, Obama se rend en Afghanistan, en Irak, en Israël, en Allemagne, où il prononce devant le Siegessäule et une foule enthousiaste un discours aux accents kennediens et reaganiens, en France et en Grande-Bretagne[59]. La presse popularise alors le néologisme d'obamania. John McCain qui, pendant ce temps, a reçu le dalaï-lama, reproche à son concurrent démocrate d'avoir préféré prononcer un discours devant « des foules d'Allemands obséquieux » aux dépens d'une visite au chevet de soldats américains soignés à Landstuhl (base américaine située près de Kaiserslautern)[60].
Dans une lettre adressée le 24 juillet 2008, Barack Obama regrette de n'avoir pu rencontrer le dalaï-lama du fait de ses voyages, et lui réaffirme son soutien, espérant que sa lettre et la rencontre avec le sénateur John McCain démontreront que l'attention et le soutien américain au peuple tibétain transcendent les divisions politiques. Obama se félicite aussi du dialogue entre les représentants du dalaï-lama et du gouvernement de la République populaire de Chine[61].
Obama avec Joe Biden, son colistier.
Le 23 août, Obama choisit le sénateur du Delaware Joseph Biden comme colistier dans la course à la Maison-Blanche. Biden est président de la commission des Affaires étrangères au Sénat et sénateur depuis 1972. Ce choix doit servir à donner l'image de l'expérience politique et plus particulièrement en politique étrangère[62] et, par conséquent, de contrer les attaques sur l'inexpérience d'Obama dans ce dernier domaine (l'argument de l'inexpérience d'Obama, repris par John McCain, avait déjà été exploité lors des primaires par Hillary Clinton et par Joe Biden lui-même).
Le choix de Biden présente cependant également des inconvénients : l'association d'Obama à une figure connue du paysage politique fédéral atténue l'idée du « changement » (Change). De plus, le sénateur du Delaware est connu pour ses gaffes, qui peuvent s'avérer dangereuses dans un duel électoral serré.
Le 28 août, jour du 45e anniversaire du discours I Have a Dream de Martin Luther King, il est officiellement investi par le Parti démocrate, au stade Invesco à Denver[63].
Deux semaines avant les élections, après être sorti renforcé des débats face à John McCain, Obama reçoit le soutien inattendu de l'ancien Secrétaire d'État républicain Colin Powell et devance largement (de 7 à 10, voire 12 points) son adversaire dans les sondages[64].
Les républicains tentent pourtant de freiner Obama en l'attaquant sur plusieurs points :
  • en déclarant qu'il est soutenu par l'association ACORN, dont le travail d'inscription des citoyens sur les listes électorales est entaché d'erreurs grossières voire de tentatives de fraude avérées ;
  • en affirmant qu'il est proche de l'ancien activiste d'extrême-gauche Bill Ayers, membre fondateur des Weathermen, ajoutant que cela faisait de lui un collaborateur avéré de terroristes ;
  • en le présentant, enfin, lors de plusieurs meetings de la colistière conservatrice de McCain, Sarah Palin, comme un « socialiste »[65].
Cette dernière accusation, injurieuse (le terme est synonyme de « communiste » aux États-Unis, pays ennemi de l'URSS pendant la Guerre froide), réagit à une phrase prononcée le 11 octobre par Obama : « Je pense que si nous répartissons (spread around) les richesses, c'est bien pour tout le monde ». Il répondait alors aux questions de Samuel J. Wurzelbacher (présenté par McCain, puis Obama et les médias comme « Joe le plombier »), un employé d'une entreprise de plomberie qui s'inquiétait d'une hausse de ses impôts en cas de victoire du sénateur de l'Illinois.
Ces attaques s'avèrent cependant contreproductives pour le camp McCain, tandis qu'Obama tourne en dérision l'accusation de « socialisme » : « À la fin de la semaine, il (John McCain) finira par m'accuser d'être un communiste masqué parce que je prêtais mes jouets lorsque j'étais à l'école maternelle. Je partageais mes sandwiches au beurre de cacahuète et à la confiture »[66].
Le 23 et le 24 octobre, Barack Obama suspend brièvement sa campagne, qui est la plus coûteuse de l'histoire des États-Unis (605 millions de dollars contre 150 millions de dollars pour celle de McCain)[67], pour se rendre à Hawaï au chevet de sa grand-mère, Madelyn Dunham (née en 1922), gravement malade.
Déjà soutenu par de grands journaux comme le Washington Post, le Los Angeles Times, le New York Times ou le Financial Times, le sénateur démocrate reçoit l'appui de Scott McClellan, ancien porte-parole de George W. Bush devenu sycophante de la « culture de la désinformation » à Washington, qui annonce, le 24 octobre, qu'il votera pour Obama[68].
Pendant ce temps, McCain remonte dans les sondages en abordant davantage les questions économiques, passées au premier plan dans un contexte de crise financière, et en exploitant une gaffe de Joe Biden. Lors d'une rencontre avec des donateurs de Seattle, ce dernier a en effet déclaré : « Croyez-moi. Il ne se passera pas six mois avant que le monde ne mette à l'épreuve Barack Obama, comme il l'avait fait avec Kennedy (…). Écoutez, nous allons avoir une crise internationale, une crise fabriquée, pour voir de quel bois se chauffe ce gars-là (…). Je vous garantis que cela va arriver. »
Destinée initialement à démontrer la pugnacité et le courage d'Obama en le comparant à JFK, cette déclaration maladroite est exploitée par McCain qui juge que le pays n'a pas besoin « d'un président qui invite le monde à le tester à un moment où notre économie est en crise, et où les Américains se battent déjà dans deux guerres ! »[69]
Le 29 octobre, Barack Obama diffuse un spot de 30 minutes sur 7 chaînes américaines (CBS, NBC, FOX, BET, Univision, MSNBC et TV One). Dans ce spot, qui aura coûté 4 millions de dollars, le candidat annonce un plan en faveur des classes moyennes pour lutter contre la crise économique[70].
Transition présidentielle (novembre 2008 - janvier 2009)
Rencontre entre le président en exercice George W. Bush et le président élu Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 10 novembre 2008
Barack Obama a largement devancé John McCain, aussi bien au niveau des grands électeurs (365 à 173[71]) qu'à celui du vote populaire (53% à 46%[72]), le 4 novembre 2008. Après avoir été formellement élu par les grands électeurs le 15 décembre 2008 (le Congrès des Etats-Unis certifiant le résultat le 6 janvier 2009)[73], il succèdera à George W. Bush le 20 janvier 2009. Il deviendra alors le quarante-quatrième président des États-Unis, et le premier afro-américain[22] à accéder à la Maison Blanche. Sa présidence intervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan et d'une importante récession de l'économie américaine et de crise financière.
Au soir du 4 novembre 2008, il prononce devant plusieurs centaines de milliers de personnes son discours de victoire à Grant Park, dans la ville de Chicago, dans l'Illinois[74]. Après avoir remercié tous ses soutiens (famille, collaborateurs, électeurs), il évoque les enjeux majeurs de son mandat à venir ; en particulier les guerres d'Irak et d'Afghanistan et la crise économique. Son discours est teinté de références significatives aux discours d'investiture de John F. Kennedy, d'Abraham Lincoln et également de discours prononcés par Martin Luther King ; il cite notamment mot pour mot un passage du discours prononcé par Abraham Lincoln lors de sa première inauguration : « Nous ne devons pas être ennemis. Bien que la passion ait pu avoir tendu nos liens d'affection, elle ne doit pas les rompre. Les cordes mystiques de la mémoire, s'étendant de chaque champ de bataille et de chaque tombe de patriote, jusqu'à chaque cœur vivant et chaque foyer partout dans ce pays immense, feront résonner encore le chœur de l'Union, une fois touchées encore, autant qu'elles le seront certainement par les meilleurs anges de notre nature. » Les caméras de télévision s'attardent sur les larmes de Jesse Jackson et d'Oprah Winfrey.
L'élection présidentielle américaine indirecte fait que le président élu ne prend ses fonctions que onze semaines après le suffrage populaire. Cette période entre l'Election Day du 4 novembre et l'Inauguration Day, jour de la prise de fonction présidentielle, le 20 janvier est une phase de nomination de la nouvelle administration présidentielle et de transition avec l'administration sortante. La première nomination de la nouvelle administration est celle de Rahm Emanuel au poste de Chef de cabinet de la Maison Blanche. De nombreux noms circulent quant aux différents secrétaires et le 1er décembre, il est annoncé qu'Hillary Clinton sera proposée par l'administration Obama comme secrétaire d'État[75]. Les principaux postes sont pourvus dès début décembre (voir Administration Obama).
Le président Bush ayant souhaité que cette transition se passe au mieux, Obama bénéficie désormais d'un accès aux informations classées secret défense et reçoit les mêmes rapports de sécurité que le président en exercice par la CIA et le FBI.
Obama bénéficie également d'une sécurité renforcée, très proche de celle du président en exercice. Elle est assurée par le Secret Service, l'agence fédérale en charge de la protection du président, du vice-président et de diverses personnalités. Il circule ainsi en convoi blindé et sa maison de Hyde Park ainsi que le bâtiment fédéral de Chicago lui servant de quartier général pendant cette période de transition sont étroitement surveillés.
Lors des campagnes électorales, les principaux candidats à l'élection présidentielle américains bénéficient d'une protection du Secret Service. Le candidat Obama fut le premier, en mai 2007, a en bénéficier du fait du risque d'attentats par des suprémacistes blancs[76]. Cette protection fut, comme pour le candidat républicain, renforcée après leur désignation respective comme candidat de leur parti.
Doctrine politique
Barack Obama est considéré comme un homme politique pragmatique, adepte du compromis pour faire avancer ses idées et ses projets et capable de rassembler diverses catégories de l'électorat, même si ses votes au Congrès ont pu le classer à la gauche du parti[77].
Politique étrangère
Barack Obama est présenté comme un adepte du multilatéralisme, partisan de la realpolitik et prend pour modèle James Baker, saluant la politique étrangère américaine menée sous la présidence de George H. W. Bush pendant la première guerre du Golfe (1991) et lors de la chute du Mur de Berlin (1989)[78]. S'il veut être plus ferme à l'égard du programme nucléaire de la Corée du Nord, ses principales propositions sont un retrait en 16 mois des troupes américaines de combat d'Irak, qui commencerait dès sa prise de fonction, et le commencement d'un dialogue « sans préconditions » avec l'Iran[79]. Il affirme cependant après son élection qu'il considère le programme nucléaire iranien comme « inacceptable ». Cette déclaration a été critiquée par le Président du Parlement iranien, Ali Larijani[80].
Concernant les relations avec Israël et avec les Palestiniens, après avoir été ambivalent, il prononçait, le 4 juin 2008 à la conférence du lobby pro-israélien Aipac (American Israel Public Affairs Committee) un discours dans lequel il apportait son soutien au statut de Jérusalem, comme capitale indivisible d'Israël[81],[82].
Intérieur et société
  • Peine de mort : il est partisan de la peine de mort pour les crimes les plus graves dont les viols d'enfants[83] estimant que « la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation » mais il propose cependant de réduire les circonstances aggravantes qui rendent ces crimes éligibles pour l'exécution de son auteur. De surcroit, il milite pour corriger les problèmes qui découlent de son application[84].Il dénonce par ailleurs le nombre disproportionné d'Afro-américains dans les prisons américaines et les couloirs de la mort.
  • Armes à feu : il se déclare également en faveur du 2e amendement sur le droit de posséder des armes à feu mais reconnait l'utilité des « lois de bon sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d'enfants ou de membres de gangs[83].  »
  • Avortement et homosexualité: favorable au droit à l'avortement, il se déclare partisan des contrats d'union civile entre personnes de même sexe et souhaite la généralisation de l'extension des droits et avantages matrimoniaux aux homosexuels, tant au niveau de chaque État qu'au niveau fédéral[85] sans pour autant remettre en cause la définition du mariage civil entre un homme et une femme qu'il laisse aux différents États à définir[86],[87].
  • Immigration : s'il est favorable au renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, il défend une régularisation des immigrés clandestins déjà présents auxquels il envisage l'octroi du permis de conduire[77].
Économie et politique sociale
Obama propose une réforme du système de santé américain permettant la mise en place, au niveau fédéral, d'une « assurance santé universelle » sans pour autant imposer une couverture santé obligatoire à l'exception des enfants[79]. Barack Obama préconise une hausse du salaire minimum qu'il veut voir indexé sur l'inflation[88], des baisses d'impôts massives pour la classe moyenne (pour les personnes gagnant moins de 250 000 $ par an)[89], le recours au crédit d'impôt pour aider les ménages les plus modestes et a promis de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (l'ALÉNA). Dans le contexte de la crise des subprimes et du poids des crédits, il souhaite protéger les citoyens américains contre les abus des prêts de toutes sortes. Il prévoit un plan de grands travaux publics sur dix ans, financés par le retrait des forces de combat d'Irak[77].
Écologie
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il propose d'augmenter le prix de l'électricité, d'investir dans les biocarburants, les énergies alternatives[79],[90] et se déclare favorable à l'instauration d'un marché du CO2 (obligeant les entreprises polluantes à racheter un "droit à polluer" auprès d'entreprises non polluantes)[77]. Comme son ancien adversaire républicain à l'élection présidentielle de 2008, John McCain, il est plutôt favorable également au développement de l'énergie nucléaire comme solution aux problèmes climatiques mais sa position sur le sujet est devenue ambivalente durant la campagne électorale[91].
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