Fidel Castro
Fidel Castro
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Nom
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Fidel Alejandro Castro Ruz
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Surnom
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Fidel, El Comandante
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Naissance
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Nationalité
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Cubaine
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Occupation
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Autres fonctions
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Ancien Président du Conseil des ministres
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Famille
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Il a d'abord occupé la charge de
premier ministre de la
République de Cuba de
1959 à
1976 puis assume, depuis le 2 décembre
1976, celle de président du Conseil d'État (
chef de l'État) et de président du Conseil des ministres (
chef du gouvernement) de cet État. Il est également le premier secrétaire du
Parti communiste cubain depuis sa refondation en
1965. Réélu sans adversaire tous les cinq ans
[2], Castro a été au pouvoir face à dix présidents des États-Unis :
Eisenhower,
Kennedy,
Johnson,
Nixon,
Ford,
Carter,
Reagan,
G.H.W. Bush,
Clinton et
G.W. Bush.
La famille
Né à Birán, près de
Mayaríe et Raul le 4e. Fidel, enfant illégitime, est placé à l'âge de 5 ans à Santiago de Cuba, et ne sera baptisé, de père inconnu, qu'en janvier 1935. Il ne sera reconnu officiellement par son père, et prendra le nom de Castro, qu'en décembre 1943. Raul, de 4 ans plus jeune, est en fait lui-même un demi-frère, la mère de Fidel l'ayant eu d'un sergent, métissé chinois et mulâtre, qu'Angel Castro Ruz a reconnu néanmoins, après la prononciation du divorce avec sa première femme., dans la
Province de Holguín (anciennement appelée Provincia de Oriente), le 13 août 1926, Fidel Castro a passé ses toutes premières années dans la ferme d'une famille aisée mais fort compliquée. Fils de Ángel Castro y Argiz, immigrant
galicien analphabète, devenu riche propriétaire terrien, et de sa cuisinière créole, Lina Ruz González, alors que Don Angel est encore marié et le divorce impossible avec son épouse délaissée. Quatre enfants naissent hors mariage, Fidel est le 3
Les années d'études et les premiers engagements
Après des études chez les jésuites, notamment au collège Belén de La Havane, Fidel Castro entre à l'université de
La Havane en
1945 où il obtient un diplôme en droit en
1950. En avril 1948, il participe au
Bogotazo, émeutes de
Bogota qui firent 3 000 morts, orchestrées par des mouvances d'extrême gauche contre la création de l'OEA, l’
Organisation des États américains dont le congrès fondateur se tenait dans cette ville. Le rôle exact de Fidel Castro dans ces événements est mal connu.
Après ses années universitaires voire dès cette époque, Castro s'associe à des bandes d’activistes armés et se trouve à plusieurs reprises mêlé à des meurtres, lors de règlements de comptes entre bandes ou personnalités rivales
[3]. Selon l'un de ses biographes, il serait devenu vers
1948 un agent rémunéré par le
KGB[4]. Cette hypothèse n'est cependant pas soutenue par les historiens travaillant sur la révolution castriste et vient en contradiction avec les proclamations de Castro à l'époque et le fait que les groupes auxquels il participe sont non communistes ou, pour certains, anticommunistes
[5].
Mariage et opposition à Batista
En octobre 1948, il épouse sa première femme, Mirta Diaz Balart, de famille bourgeoise de l'Oriente, comme Batista et Castro, et dont le frère sera… ministre de l'intérieur de Batista. Ils passent leur lune de miel à New-York. Le mariage ne durera que quelques années. De 1950 à
1952, il se consacre au droit, puis se présente au Parlement pour le « Parti orthodoxe ». Mais le coup d'État du général
Fulgencio Batista, qui renverse le gouvernement de
Carlos Prío Socarrás, annule ces élections. Castro attaque Batista en justice, l'accusant d'avoir violé la constitution, mais sa demande est jugée irrecevable.
Organisation de la lutte armée et exil
Castro organise alors une réaction armée en attaquant la
caserne de Moncada le
26 juillet 1953, mais celle-ci est un désastre. Quatre-vingt des assaillants sont tués, et Castro est arrêté et condamné à 15 ans de prison. C'est à cette occasion qu'il rédige « L'Histoire m'acquittera » discours passionné défendant son action et explicitant ses thèses politiques. Libéré lors d'une vague d'amnistie en mai
1955, il s'exile au
Mexique puis aux
États-Unis avec son frère Raúl, d'où il réorganise la résistance à Batista. On les appelle le
Mouvement du 26 juillet. À cette époque, Castro se définit comme un adepte de la philosophie
jeffersonienne et adhère à la formule
Lincoln de coopération entre le capital et le travail. En 1959, il affirme au
U.S. News and World Report qu'il n'a l'intention de nationaliser aucune industrie
[réf. nécessaire].
Le chef de la guerilla
Le 2 décembre 1956, il rentre clandestinement à Cuba, avec 82 autres exilés dont
Che Guevara, sur le navire de plaisance
Granma dans la Province Orientale (au sud-est de Cuba). Au moment où Castro et ses hommes débarquent, l'armée de Batista les attendait. Après quelques jours de combats, seuls 12 des 82 hommes engagés ont survécu. Ils se réfugient dans la Sierra Maestra d'où ils mènent une
guérilla contre l'armée de Batista. Ils sont alors soutenus par le gouvernement américain qui leur fournit de l'argent et des armes
[6]. Batista commet une erreur stratégique en ne les repoussant pas à la mer : il déclare que
personne ne survit dans la Sierra Maestra, mais Castro et ses hommes le démentent dans les faits. Parmi les survivants se trouvent
Che Guevara,
Raul Castro et
Camilo Cienfuegos.
Soutien des États-Unis et prise du pouvoir
Gagnant le soutien populaire, le mouvement regroupe bientôt 800 hommes. Le mouvement révolutionnaire est d'ailleurs très populaire aux États-Unis, Le New York Times et CBS envoient leurs journalistes, Castro apparaît alors comme un héros de la
démocratie. Le Gouvernement des États-Unis, gêné par la brutalité du régime de Batista, retire l'aide militaire américaine qu'il lui apportait et commence à voir en Castro une alternative à Batista. Le
24 mai 1958, Batista envoie dix-sept bataillons (plus de 10 000 hommes) contre Castro lors de l'
Opération Verano. Bien qu'en infériorité numérique, Castro remporte des victoires, aidé en cela par des désertions massives dans l'armée de Batista. Au cours de la contre-offensive de l'automne 1958, les forces révolutionnaires prennent
Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, et
Santa Clara. Le
31 décembre 1958, alors que la situation est très incertaine, Batista fuit le pays avec 40 millions de dollars vers la
République dominicaine, puis l'
Espagne de
Franco. Au
1er janvier 1959, Castro et le président élu
Carlos Rivero Agüero survolent le pays et les forces castristes prennent La Havane le 8 janvier 1959. Le crédit de Castro auprès de la population cubaine est énorme ; à cette époque il passe encore pour un modéré et un démocrate. Un premier gouvernement temporaire est mis en place, associant toutes les forces d'opposition à Batista. Ce gouvernement a pour mission de préparer des élections dans les 18 mois. Cuba devra cependant affronter l'opposition croissante des États-Unis aux réformes nationalistes que Castro veut amener dont la nationalisation des industries clés. Rapidement il sera confronté à un choix déterminant, soit renoncer aux réformes nationalistes désirées ou s'orienter vers la nationalisation complète de l'industrie et des banques et le socialisme. Le gouvernement de Castro s'orientera vers le socialisme.
Instauration du régime communiste
Castro est avant tout un homme de pouvoir, très vite, il comprend que la seule force organisée à Cuba, qui survit dans le chaos de la Révolution, est le Parti Communiste. Il passe aussitôt une alliance avec lui, qui accepte d'autant plus vite que celui-ci avait fait preuve de beaucoup de passivité pendant que Castro menait sa guérilla. Castro donne immédiatement des gages sérieux au PC : nationalisation des secteurs-clés de l'économie, l'énergie et l'industrie sucrière, tout en organisant des procès rapides suivis d'exécutions d'anciens partisans de Batista, agents des forces armées ou de police ainsi que de l'oligarchie.
Castro au pouvoir
Les États-Unis reconnaissent très rapidement le nouveau régime, et Fidel Castro devient premier ministre en février. Mais une tension se développe alors qu'il commence à exproprier des industries américaines telles que
United Fruit, proposant une compensation uniquement fondée sur la taxe foncière que ces dernières s'étaient arrangées pour maintenir artificiellement basse. En avril 1959, Castro rencontre le vice-président
Richard Nixon à la
Maison Blanche. On raconte qu'
Eisenhower évita Castro, prétextant une partie de golf, pour laisser Nixon discuter avec lui et déterminer s'il était communiste. La politique économique de Castro avait inquiété Washington, qui pensait qu'il avait fait allégeance à l'
Union Soviétique. Suite à cette rencontre, Nixon expliqua que Castro était naïf mais pas forcément communiste. Il n’est alors qu’un réformateur humaniste et explique : «
Le capitalisme sacrifie l’homme… Le communisme sacrifie les droits de l’Homme. »
Ce n’est qu’en 1960 qu’il se rapproche de
Mikoyan et entame un net virage vers le régime russe. En février 1960, Castro signe un accord avec l'URSS pour l'achat de pétrole suite au refus des raffineries américaines expropriées implantées à Cuba de le lui fournir. Les États-Unis suspendent peu après les relations diplomatiques avec l'île. À la grande inquiétude de l'administration Eisenhower, Cuba resserre progressivement les liens avec l'Union Soviétique. Nombre de conventions sont signées entre Fidel Castro et
Nikita Khrouchtchev concernant une aide substantielle en matière économique et militaire.
Seuls ses détracteurs, dont une partie de la presse européenne, utilisent cette expression qui n'est jamais employée à Cuba. Le surnom de Fidel Castro utilisé à Cuba et dans toute l'Amérique Latine est « El Comandante » ou plus simplement « Fidel »
[7].
Le débarquement manqué de la Baie des cochons
Les États-Unis soutiennent en matériel et en entraînement les exilés cubains anti-castristes qui préparent
un débarquement à Cuba.
Une guerre du renseignement menée avec le KGB, les services cubains et des agents doubles au sein des exilés permet au régime castriste d'être informé longtemps à l'avance de la préparation de ce débarquement. Alors que le débarquement est imminent, Fidel Castro déclare le
17 avril 1961 la nature «
socialiste » de sa révolution.
La CIA pense que le débarquement va provoquer un soulèvement populaire contre Castro. Or, il n'en est rien, et les forces débarquées sont capturées, alors que le
Président Kennedy retire au dernier moment son soutien à l'opération. Deux navires de la marine américaine, venus en support, sont coulés par l'aviation cubaine et neuf personnes sont exécutées suite à cet échec.
Castro, présent personnellement sur le champ de bataille, y gagne une popularité supplémentaire auprès des Cubains.
Le
2 décembre de cette même année, lors d'une intervention télévisée, Castro se définit comme un «
marxiste-léniniste » et annonce que Cuba adopte le
communisme. Pendant les
années soixante, plusieurs autres tentatives de moindre ampleur sont menées. Les exilés cubains, financés et équipés par la CIA, tentent d'imiter la révolution castriste, formant des guérillas qui opèrent en particulier dans la
Sierra de Escambray une région proche de
Trinidad. Mais le régime cubain est désormais doté en armes lourdes venues du bloc de l'est, la guérilla est quadrillée par les forces révolutionnaires castristes et bien qu'une petite partie de la population de la région ait apporté un soutien à cette "guerre de bandits", ils furent finalement arrêtés.
Khrouchtchev accepta finalement de retirer les lance-missiles en échange d'une promesse américaine de ne pas envahir Cuba et du retrait de leurs
missiles Jupiter de
Turquie. À la suite de cet évènement, les États-Unis ne tentèrent plus d'invasion de Cuba, mais leurs relations restèrent tendues, notamment via l'
embargo, et la CIA aurait continué de soutenir nombre de projets d'assassinat (638 selon le général Fabian Escalante, ancien chef des services secrets cubain
[9]) pendant les années qui suivirent.
Lors d’une conférence à La Havane en janvier 1992,
Robert McNamara, l’ancien secrétaire à la Défense américaine, « a demandé à Castro s’il savait qu’il y avait des armes nucléaires soviétiques à Cuba, si, dans ces circonstances, il aurait quand même déclenché une attaque en cas d’invasion américaine, et s’il était conscient de ce qui se passerait alors pour La Havane. Castro a répondu "oui" aux deux premières questions en ajoutant qu’il avait compris que Cuba aurait dans ce cas disparu de la carte »
[10].
Interventions militaires extérieures
Cuba envoya en été 1975 des conseillers militaires au MPLA (<a title="Mouvement populaire